Une information bénéfice/risque objective, en préalable d’une intervention chirurgicale, permet au propriétaire de prendre une décision éclairée. Elle minimise aussi (sans les supprimer complètement) les éventuels recours lors de la survenue de complications connues, inhérentes à la pathologie.
Une chienne Shetland est stérilisée par ovariectomie à l’âge de 6 mois, avant ses premières chaleurs.
À 2 ans, cette chienne présente des écoulements vulvaires et une cystite. La rémanence ovarienne fait partie des pistes diagnostiques.
Une échographie abdominale ne révèle rien d’anormal à cet égard. Deux mois plus tard, une laparotomie exploratrice est toutefois réalisée, qui ne révèle la présence d’aucun kyste évocateur de tissu ovarien résiduel. Un kyste utérin est constaté et, par précaution, l’hystérectomie est réalisée.
Cependant, les troubles persistent.
Une hypothyroïdie est de surcroît diagnostiquée.
À l’âge de 5 ans, une nouvelle échographie est réalisée. Elle met en évidence, cette fois, deux masses kystiques près des reins.
L’exérèse chirurgicale en est réalisée et l’examen histologique confirme la rémanence ovarienne.
Les troubles observés, rattachables à la rémanence ovarienne, ont alors régressé. Pas ceux rattachables à l’hypothyroïdie.
Le praticien a été mis en cause, sa RCP (obligation de moyens renforcée) a été engagée.
Sans affecter le pronostic vital, la rémanence ovarienne est un événement incontestablement indésirable à la suite d’une intervention qui avait pour objectif premier d’éviter les manifestations œstrales (chaleurs).
Il convient d'avoir présent à l'esprit que la rémanence ovarienne des carnivores domestiques, en particulier chez la chienne, constitue un motif de mise en cause de la responsabilité civile du praticien qui est loin d'être exceptionnel et qui semble en croissance*.
La cause la plus fréquente semble liée au geste chirurgical (exérèse incomplète, greffon ovarien), l'ovaire surnuméraire ectopique paraît exceptionnel. Les débats médicaux ne sont toutefois pas taris. Et le praticien est statistiquement mis en cause bien au-delà de la probabilité d'un geste réellement fautif de sa part, en tout état de cause difficile à apprécier a posteriori.
Consulter le tableau complet des analyses (analyse des barrières, analyse des causes, analyse détaillée selon la méthode des tempos) :