Un enfant de 3 ans et demi est admis en service de pédiatrie, après un passage aux urgences, pour une dyspnée associée à une angine, avec un diagnostic probable d’infection à EBV (mononucléose infectieuse)...
L’enfant est arrivé dans la nuit, vers 4h du matin.
Son état de santé se dégrade vers 14h. Le senior l’examine de nouveau : il le trouve allongé dans le lit, répondant aux questions, mais la dyspnée obstructive haute s’est aggravée, mais sans cyanose, sans signes de choc.
L’examen ORL retrouve une angine érythémato-pultacée volumineuse, expliquant la gêne respiratoire, de volumineuses adénopathies cervicales, de la fièvre. Pas de torticolis constaté, l’examen neurologique est normal, et les paramètres vitaux (saturation en oxygène, pression artérielle et fréquence cardiaque) sont normaux.
Vers 15h, l’interne de contre visite revoit l’enfant, et note des signes de lutte et des pauses respiratoires. Il prévient alors le sénior qui se déplace, fait le point avec l’interne et observe que l’enfant rejette la tête en arrière ; pas de signe de choc, pas de signe d’hypercapnie.
Un scanner cervical est alors prescrit pour éliminer un abcès rétro-pharyngé. Pour cet examen, il demande la pose d’une voie d’abord.
L’IDE en charge de l’enfant, avec l’auxiliaire de puériculture et une étudiante de 3° année essayent de poser la voie veineuse, sous Kalinox. Après deux échecs, l’enfant perd connaissance. Le Kalinox est immédiatement arrêté, l’enfant est mis sous 6 litres d’oxygène, le sénior de garde est prévenu, et l’on demande aux parents de sortir de la chambre.
Le chariot d’urgence est immédiatement approché. Le sénior constate que l’enfant présente un arrêt respiratoire, entreprend une réanimation, débute un Massage Cardiaque Externe, aspire les sécrétions des voies aériennes.
L’appel du réanimateur de garde et de l’anesthésiste de garde est également réalisé. Ils arrivent très rapidement auprès du petit patient.
L’enfant est alors intubé, massé, les drogues d’urgences préparées. La pose de la voie veineuse est réalisée, l’adrénaline injectée, une activité cardiaque reprend alors, après 10 minutes de réanimation.
Le petit malade est alors mis sous respirateur, et son transfert est organisé vers un service de réanimation.
L’état clinique de l’enfant s’est amélioré après plusieurs semaines de soins …
L’équipe médicale et l’équipe paramédicale ont souhaité une analyse approfondie de ce cas clinique ; le pronostic de cet enfant a été engagé ; un arrêt cardio-respiratoire en service de pédiatrie est rarissime, et chacun souhaitait savoir si la prise en charge de cette urgence vitale était optimale, et n’avait pas eu une influence sur sa durée de séjour en réanimation.
Le gestionnaire de risques de l’établissement a été sollicité pour collecter les données qui seront analysées, provenant des éléments recueillis au préalable auprès des professionnels de santé qui sont intervenus dans la prise en charge de ce patient.
Recueil réalisé lors d’entretiens individuels, analyse de documents, lecture du dossier.
Une analyse de risque a posteriori est donc réalisée, pour répondre aux attentes des différents professionnels. Une restitution des conclusions de cette analyse a été organisée lors d’une réunion collégiale.
Cette discussion s’est polarisée sur les aspects techniques, organisationnels et humains mis en place face à l’arrêt cardio-respiratoire. Les éléments concernant la prise en charge de l’enfant de son arrivée jusqu’à l’arrêt cardio-respiratoire n’ont pas été abordés.
L’analyse a porté sur les points forts de l’intervention et les vulnérabilités.
Vulnérabilités :
Points forts :