M. R., 82 ans, est admis en secteur de Médecine Interne pour une altération de son état général (AEG). C’est son médecin traitant qui a demandé l'hospitalisation du patient, qui ne présente aucun antécédent médical jusqu’à ce jour, mais le patient se plaint d’avoir une fatigue depuis plusieurs jours, une perte d’appétit associée à une perte de poids de 6 kg sur les 8 dernières semaines. Les examens mettent en exergue une anémie.
Le Chef de Service de Médecine Interne, au vu des conséquences de cet incident, a demandé au Gestionnaire de Risques de procéder à une analyse de cette situation de soins peu fréquente. Par cette analyse, il souhaite savoir si le caractère imprévisible de cet accident était confirmé et si la prise en charge de ce patient dans le cadre de cette urgence vitale était conforme aux attendus organisationnels de la procédure institutionnelle.
La méthode ALARM, recommandée par la Haute Autorité de Santé, est retenue.
Infection bactérienne au décours de la transfusion sanguine prescrite au patient dans un contexte d’anémie d’origine inconnue.
Au vu des données de la littérature sur ce type d’accident, cet événement indésirable grave (EIG) est considéré par tous comme non évitable pour les équipes soignantes du service de Médecine Interne.
C’est effectivement le CGR qui a contaminé le patient.
C’est le médecin interniste qui a signalé l’accident au correspondant d’hémovigilance de l’établissement. Ce dernier, après s’être déplacé dans le service, a pu transmettre très rapidement les références du CGR à l’EFS. Les recherches faites immédiatement montreront que la fraction de plasma isolée du don de sang total a été pris en charge par un laboratoire transformant la matière première en médicaments dérivés du sang. Il a pu être prévenu rapidement et donner une suite aux informations transmises dans la dynamique d’un process de sécurisation des produits de santé.
La prise en charge du patient dans ce contexte d’urgence vitale est appréciée comme optimale.
Mais cette évaluation est tempérée par le fait :
Ce dernier point est objectivé, mais pas retenu lors de l’analyse collective comme un élément de perte de chance pour le patient.
Un événement indésirable non évitable et une prise en charge d’une urgence vitale efficace.
Malgré cela, des pistes d’amélioration ont été relevées, montrant ainsi que la sécurité des soins est toujours perfectible et qu’une analyse permet de se projeter dans un contexte qui aurait pu être différent et peut-être générer des vulnérabilités jusque là sous estimées.