Le Décret n° 2016-1606 du 25 novembre 2016 relatif à la déclaration des événements indésirables graves associés à des soins (EIGS) et aux structures régionales d’appui, à la qualité des soins et à la sécurité des patients, fait obligation aux établissements de santé et plus largement à tout professionnel de santé de déclarer, sur une plateforme nationale, les événements indésirables graves associés aux soins.
Les événements faisant l’objet de cette déclaration sont définis dans le décret comme suit :
"Un événement indésirable grave associé à des soins réalisés lors d’investigations, de traitements, d’actes médicaux à visée esthétique ou d’actions de prévention, est un événement inattendu au regard de l’état de santé et de la pathologie de la personne et dont les conséquences sont le décès, la mise en jeu du pronostic vital, la survenue probable d’un déficit fonctionnel permanent y compris une anomalie ou une malformation congénitale"
Cela n’exclut pas la déclaration au titre des vigilances (accessibles sur le site). Cette déclaration est aussi ouverte aux patients.
Au sein d’une activité de soins il reste indispensable de prendre en compte des événements dont les conséquences sont moins graves ou différentes au regard de la loi mais néanmoins sévères et préjudiciables pour le patient (personnes) ou l’institution.Ils seront évalués et traités au regard de leur caractère plus ou moins réversible et de l’échelle de gravité (criticité) de l’activité ou de la structure. |
Inciter, de manière non punitive, les établissements et les professionnels à déclarer leur EIG en vue de développer le retour d’expérience, aussi bien localement que nationalement. Le but est d’obtenir une vision plus globale de l’iatrogénie et :
Les ARS ont un rôle déterminent et pédagogique, comme le précise l’instruction du 17 février 20171 relative à la mise en œuvre du décret du 25 novembre 2016. Elles doivent notamment veiller à :
Toute déclaration réalisée sur le portail national doit faire l’objet au préalable d’une validation interne par la direction générale.Il est donc nécessaire de désigner son représentant légal pour ce faire. |
Après avoir obtenu la validation interne, la personne habilitée à déclarer doit se connecter au portail national et réaliser la déclaration en remplissant le Volet 1.
En activité libérale c’est le professionnel lui-même qui déclare.
Il est important de bien renseigner ce premier formulaire afin qu'il soit le plus informatif possible pour alimenter le retour d'expérience.
A ce stade, l'ARS peut revenir vers le déclarant pour obtenir plus de détails.
Dans les 3 mois, le volet 2 devra être renseigné avec les éléments de l’analyse de causes et le plan d’action. Si L’ARS considère alors disposer de tous les éléments, l’EIGS sera clôturé, anonymisé et automatiquement adressé à la HAS pour une analyse par le groupe de travail permanent.
Même si l’ARS a des consignes de bienveillance, il n’est pas exclu qu’une inspection soit diligentée dans certains cas (risque pour la population, défaut de transparence dans la déclaration...). |
> Accéder au portail de signalement des événements indésirables
Il faut suivre pas à pas le(s) formulaire(s) et remplir le plus complètement possible tous les items.
Cette déclaration est faite dans des conditions qui garantissent l’anonymat du ou des patients et des professionnels concernés, à l’exception du déclarant.Le formulaire ne comporte notamment ni les noms et prénoms des patients, ni leur adresse, ni leur date de naissance, ni les noms et prénoms des professionnels ayant participé à leur prise en charge. |
La HAS élabore un bilan annuel des déclarations qu'elle a reçues, accompagné des préconisations pour l'amélioration de la sécurité des patients.
Ce rapport est transmis au ministre chargé de la santé et est rendu public sur le site de la Haute Autorité de la Santé.
Les déclarations reçues par la HAS sont totalement anonymisées, ne laissant apparaître que la région.
Il est à noter que, pour le moment (mars 2017 - mars 2020), la déclaration à la HAS est sous optimum, à la fois en nombre d'EIGS déclarés mais aussi en matière de qualité des informations issues des déclarations.L'analyse s'arrête malheureusement très souvent aux causes apparentes sans aborder les causes racines, ce qui, le plus fréquemment, ne permet pas de tirer le bénéfice attendu en matière de situation à risque et de recommandations. Des progrès doivent être réalisés. |
Retrouvez les fiches méthodes associées à cet article
Signalement interne des événements indésirables (Fiche 400)
Échelle de gravité en matière d'événements indésirables (Fiche 421)
Pour en savoir plus
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