Bras PL, Duhamel G., rémunérer les médecins selon leurs performances : les enseignements des expériences étrangères, rapport IGAS RM2008-047P
Rapport sur les pratiques du P4P au Royaume Uni et aux USA
Au Royaume Uni, le dispositif est en place depuis 2004 (Quality and Outcome Framework QOF). Il s’appuie sur des indicateurs qui concernent la qualité clinique, la satisfaction des patients et l’organisation du cabinet. Les indicateurs de qualité ont le poids le plus important, certains d’organisation (registre des patients diabétiques du cabinet), d’autres de procédure (dosages d’Hbg), et d’autres de résultats (niveau de dosage de Hbg). Les points obtenus reflètent le pourcentage de patients qui obtiennent des soins conformes aux recommandations de l’EBM. Les résultats anglais ont dépassé les espérances avec plus de 90% de conformité maximale (et de primes), ayant exigé 1.25 milliards€, soit 26% des sommes reçues par les généralistes au titre de la capitation. Les revenus annuels des généralistes ont augmenté de 60% pour atteindre 140 000€. La question est sur la durée : que demander de nouveau ?
Aux USA, le P4P relève parfois de réseau de soins privés (150 programmes), et parfois de l’état notamment à travers Medicaid. Tous els programmes favorisent la performance clinique, parfois avec une dose de satisfaction du patient ou l’efficience de la pratique. L’incitation à l’utilisation des NITs (Nouvelles technologies de l’information) est souvent partie prenante. Les montants financiers sont assez modérés, et l’éthique parfois questionnée : un médecin payé à l’efficience peut être tenté de limiter au juste nécessaire.
Selon le rapport, l’engagement dans cette direction doit donc être prudente, mobiliser le corps médical et son accord, mais peut être judicieuse. La HAS en collaboration avec l’INPES pourrait être la mieux placée pour conduire cette petite révolution en France.
A lire, un rapport détaillé et intéressant.