Bridges J, Griffiths P, Oliver E, et al Hospital nurse staffing and staff–patient interactions: an observational study BMJ Qual Saf Published Online First: 27 March 2019. doi: 10.1136/bmjqs-2018-008948
On sait depuis longtemps que le manque d’infirmier(s) pénalise la qualité et la sécurité des soins dans les Hôpitaux (lire le dossier complet publié récemment sur le site https://www.prevention-medicale.org/Actualites-et-revues-de-presse/Toutes-les-actualites/sous-effectifs-infirmiers-securite).
Les auteurs de cet article considèrent un autre effet délétère associé, moins étudié, en analysant les effets de détérioration de la relation patient associés à l’emploi intensif, particulièrement dans les hôpitaux anglais, de personnels remplaçants moins qualifiés qui masquent en partie les sous-effectifs.
Méthode : 6 services anglais inclus dans l’étude, 238 heures de soins observées, évaluation de la relation au patient par la mesure du nombre et de la qualité des interactions patients-soignants, en fonction des ratios de présence et des types d’employés (titulaires ou remplaçants).
Résultats : 10% des 3076 interactions patients-soignants observées sur la période ont été notées négatives sur le fond et la forme. Le risque d’interaction négative s’accroit avec le ratio du nombre de patient par infirmier présent (p=0.035, OR 2.82 for ≥8 patients/Infirmier par rapport à un ratio inférieur à 6). La qualité d’interaction se réduit de façon non significative avec les personnels remplaçants (p=0.056) quand les effectifs sont maintenus (avec les remplaçants) mais s’abaisse par contre significativement avec les remplaçants quand les effectifs totaux du service ne sont pas maintenus.
Mon avis : intéressant mais plutôt anecdotique dans l'ampleur de la crise présente.