Reeves R., Seccombe R., Do patient surveys work? The influence of a national survey programme on local quality-improvement initiatives, Qual Saf Health Care. 2008 Dec;17(6):437-41.
Questionnaires d’évaluation des soins envoyés depuis 2002 à un échantillon de 850 patients anglais 1 à 6 mois après leur séjour hospitalier. Le questionnaire comprend 50 à 100 questions fermées et des commentaires libres. Deux rappels pour les retardataires à 2 semaines d’intervalles. Ce type de matériel analysé est souvent considéré comme plutôt positif par les professionnels, sans toutefois préciser quel usage est fait du résultat. Reste justement à prouver que l’utilisation de ces informations sert vraiment l’amélioration de la qualité des soins. On connaît les multiples barrières qui limitent l’usage de ces informations (voir article de Davies 2006). Pour progresser dans ce domaine, analyse en 2006 par entretien avec la personne en charge de ces retours de ces questionnaires et de leur exploitation dans 36 hôpitaux publics représentatifs (sur les 169 anglais). La plupart reconnaissent que les résultats de ces questionnaires sont maintenant mieux acceptés par les professionnels que 5 ans avant ; et la plupart reconnaissent aussi que communiquer les résultats ne suffit pas à avoir des suites concrètes dans les procédures de soins. Certains détails peuvent aboutir (l’article cite des plaintes sur le bruit la nuit dans les services qui ont donné lieu à des améliorations). La diffusion des résultats se fait par newsletters, intranet, parfois retour vers l’affichage au public. Dans l’ensemble leur contenu est assez pertinent et peu mis en doute sur le fond. La partie des commentaires libres est souvent particulièrement instructive. Les cliniciens restent pourtant souvent en retrait dans la prise en compte de ces défauts signalés, arguant de la faible représentativité des données, de l’absence de priorité systémique mis sur ce thème (et de renforcement financier), de la généralité des commentaires. L’étude conclut qu’un adressage au plus près des services et des professionnels concernés des commentaires ainsi qu’une priorisation des remarques pour ne garder que celles vraiment associés à la performance médicales sont sans doute souhaitables pour obtenir des effets de leviers plus importants.
Un article assez dense, bien construit pour retracer l’expérience anglaise assez ancienne dans la pratique et l’exploitation des questionnaires adressés aux patients sur l’évaluation des soins.