Kindig D., Mullaly J. Comparative effectiveness-of what ? Evaluating strategies to improve population health, JAMA. 2010;304(8):901-902.
Les auteurs nous invitent à une réflexion sur le calcul de choix du coût efficacité lors de la sélection d’une stratégie médicale. Plutôt que de calculer le coût efficacité local, dans la spécialité et pour l’objet particulier médical, les auteurs nous invitent à prendre en compte les sacrifices qu’ils faudra faire avec l’argent manquant dans d’autres secteurs s’il est investi pour optimiser ce point médical particulier.
Le contexte des régulations financières du système de santé aux USA et nouveau plan Obama est omniprésent dans l’article, mais la réflexion théorique dépasse largement ce contexte.
Les auteurs mentionnent quelques résultats qui font réfléchir sur la question : dans les années 70 en Indiana, la réduction des taxes impôts sur le revenu avait été corrélée à une augmentation significative du poids des nouveaux nés (meilleure alimentation maternelle). De même le problème de l’obésité trouve sans doute de meilleures solutions dans les actions de société conduites dans l’agro-alimentaire et l’éducation, que dans l’endocrinologie de pointe.
Les auteurs pointent le danger croissant d’une médecine de plus en plus technique et coûteuse, enfermée dans des démonstrations locales qui servent une partie limitée de l’industrie, et qui veut se protège pour prouver son efficacité sur le court terme par une rigidité extrême d’exigence de méthodes très locales d’essais randomisés, sans prendre en compte des stratégies plus globales, inscrites sur un horizon temporel un peu plus éloigné, moins démontrables par ces approches traditionnelles d’essais randomisés, mais infiniment plus efficaces dans le calcul global du bénéfice pour la santé de la population et pour leur coût à charge pour la société.
Un bon article sur la gestion des arbitrages en matière de stratégies de santé.