Ce cas clinique relate un événement indésirable grave (EIG) en médecine canine, constitué par l'absence de détection de souffle cardiaque chez un chiot. Le praticien ayant délivré le certificat vétérinaire de cession, ainsi que le vendeur de l'animal, ont vu leur responsabilité recherchée.
Un vétérinaire identifie, examine et vaccine une portée de six chiots croisés de type Berger belge, âgés de 7 semaines, destinés à la vente. Le certificat vétérinaire obligatoire pour la cession d’un chien est immédiatement délivré pour chacun des animaux de la portée.
L’après-midi-même, l’un des chiots est vendu, accompagné du certificat réglementaire, comportant notamment la mention de l’examen de l’appareil cardiovasculaire du chiot, examen déclaré normal.
Le lendemain de la vente, c’est-à-dire le lendemain de la délivrance du certificat, le chiot, qui étonnait l’acheteur par son calme anormal, entre en détresse respiratoire, conduisant à un examen en urgence chez le vétérinaire de proximité.
Un diagnostic d’œdème pulmonaire aigu est d’abord réalisé ; d’importants crépitements empêchent une auscultation cardiaque efficace. Le chien est revu pour contrôle une semaine plus tard, les crépitements ont disparu mais un souffle cardiaque est très nettement perçu.
Un nouvel épisode de dyspnée avec œdème pulmonaire et souffle systolo-diastolique d’intensité 5/6e conduit quelques jours plus tard le praticien à référer en urgence l’animal au CHV le plus proche.
Un diagnostic de persistance congénitale du canal artériel (PCA) est établi. Le traitement chirurgical en sera réalisé avec succès.
La vente donne lieu à des recours contre le vendeur et contre le vétérinaire, auteur du certificat. Le recours essentiel est exercé contre le vétérinaire ayant établi un certificat sans mentionner l’existence d’un souffle cardiaque (et sa possible signification).
L’événement indésirable grave est ici constitué par l’absence de détection de souffle cardiaque lors de la visite en vue de la délivrance du certificat vétérinaire avant la vente.
Il est communément établi qu’un examen vétérinaire attentif ne peut passer à côté d’un souffle systolo-diastolique associé à une PCA (surtout lorsque le shunt n’est pas inversé) la veille de signes cliniques aigus de décompensation.
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