M. T., 39 ans, artisan boulanger, consulte son médecin traitant pour une augmentation de taille de son testicule droit. Après un examen clinique, son médecin pense à une hydrocèle et l’oriente vers un confrère urologue pour avis. Il précise à son patient que si le diagnostic est confirmé, le traitement chirurgical semble être la meilleure thérapeutique.
Lors de la consultation spécialisée, le praticien confirme le diagnostic et propose une cure chirurgicale de cette affection bénigne. Cette solution est retenue par le patient au vu des suites simples annoncées par le chirurgien et l’absence de traitement médical adapté.
La consultation d’anesthésie ne relève aucune anomalie, objective une classification ASA 1, pose le principe d’une anesthésie générale acceptée par le patient, et confirme donc le parcours ambulatoire pour cette prise en charge chirurgicale.
Le jour J, jour de repos de M. T., il arrive en secteur ambulatoire. Les équipes paramédicales réalisent les vérifications d’usage avant de transférer M. T. au bloc opératoire. Les professionnels de santé de ce secteur installent le malade sur la table d’opération et l’induction anesthésique peut débuter.
La position du patient pour l’intervention est vérifiée, la préparation cutanée réalisée, les champs installés, la table d’instrumentation préparée, l’incision au bistouri froid réalisée, la coagulation d’un petit vaisseau effectuée au bistouri électrique... Le chirurgien et son aide aperçoivent alors des petites flammes en dessous des bourses des testicules. Le chirurgien arrive à éteindre le début d’incendie en étouffant les flammes en appliquant un paquet de champs stériles à disposition sur la table d’instrumentation.
Le premier état des lieux ne montrant aucune lésion cutanée du scrotum, l’intervention est alors réalisée sans difficulté.
En fin d’intervention, à l’ablation des champs opératoires, l’équipe constate des brûlures superficielles à type de phlyctènes au niveau du périnée sur une surface enveloppant la région anale… Décision est prise d’appliquer un pansement absorbant type hydrocolloïdes.
Le patient est transféré en SSPI, les transmissions réalisées, la surveillance mise en route, le traitement antalgique prescrit et administré.
Le chirurgien et l’anesthésiste vont revoir le patient quelques minutes plus tard après avoir vérifié la bonne récupération des fonctions cognitives pour lui expliquer l’incident, les mesures immédiates prises et les conséquences potentielles à venir.
Le patient est surpris et contrarié par cette annonce, car elle perturbe ses projets de vie professionnelle et privée des jours suivants.
Par précaution, la salle a été fermée pour le reste de la journée en attendant l’identification des causes de cet incident, les patients programmés reportés à une date ultérieure.
Cet incident exceptionnel dans un Bloc Opératoire a été déclaré au service Qualité – Gestion des Risques de la structure de soins.
La Direction Générale de l’établissement, prévenue immédiatement, a demandé une analyse de la situation pour comprendre la genèse de cet Evénement Indésirable.
La méthode ALARM, recommandée par la Haute Autorité de Santé, est retenue par le gestionnaire de risques en charge de cette enquête.
Brûlures du 2° degré chez un patient ayant bénéficié d’une cure chirurgicale d’hydrocèle.
Facteurs de la | Eléments de contexte - Causes identifiées |
Facteurs liés au patient |
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Facteurs liés aux tâches à accomplir |
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Facteurs liés à l’individu (personnel de la structure) |
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Facteurs liés à l’équipe |
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Facteurs liés à l’environnement de travail |
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Facteurs liés à l’organisation et au management |
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Facteurs liés au contexte institutionnel |
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Ce qui est retenu de cette analyse : c’est l’accumulation de l’antiseptique alcoolique versé en pluie sur la zone opératoire qui, par son évaporation, a pris feu avec un arc électrique du générateur du bistouri.
L’analyse de cette situation a conduit les professionnels à réfléchir sur les points suivants :
Cet accident a eu des conséquences graves pour le patient : prolongation de l’hospitalisation, arrêt temporaire de son activité professionnelle avec des impacts financiers importants.
L’analyse de cet Evénement Indésirable Grave montre surtout qu’il était évitable, car c’est une série de défaillances humaines qui est à son origine.
Et au delà de cet EI, on constate que la détection d’autres non conformités est possible. Cette dynamique permettra de mettre en place des barrières de prévention en réfléchissant sur d’autres modalités de stockage des antiseptiques alcooliques et des solutions hydro alcooliques dans les différents secteurs d’activités.
Très bonne analyse
Quels sont les pistes de préjudices retenus et à quelle hauteur ?
excellente analyse des causes !
Une analyse des risques préliminaire permet également d'éviter ce type de NC.