Cuong Pham J., Frick K., Pronovost P. Why don’t we know whether care is safe ?, Am Med Med Qual, 28(6) 457-63
Des données fiables sont nécessaires pour établir tout jugement, or les données sur la sécurité du patient sont étonnamment peu fiables ; on ne sait même pas ce qu’exigerait vraiment et nous couterait le recueil de telles données fiables. Un exemple est donné autour des effectifs minimum : l’évidence qu’il existe un lien entre effectifs et sécurité fait sens, mais aucun protocole expérimental n’a été suffisamment puissant pour le prouver, parce qu’on ne spécifie jamais les définitions et les attendus: on peut ramener le ratio effectifs par patient, par type d’unité, par poids de gravité des patients, par niveau de compétence médicale disponible, etc. Fatalement, les résultats sont à interpréter de façon très différente selon les définitions adoptées et ne sont pas comparables entre eux. Les auteurs suggèrent finalement 7 priorités pour progresser (1) développer une cadre valide et fiable sur les causes communes de décès, (2) s’interroger si si une mesure globale de sécurité est envisageable, faisable et à quel coût, (3) explorer comment accroire les données sur la sécurité du patient, (4) évaluer si les systèmes de signalement de la sécurité du patient peuvent être réellement utilisés pour changer le résultat sur le patient (outcomes), (5), explorer la valeur d’un signalement limité à une liste d’EIG priorisés, et les possibles conséquences négatives d’une telle liste fermée d’EIG sur la réduction de ces EIG, (6) évaluer l’infrastructure nécessaire à un tel recueil d’EIG, (7) explorer la validité et la pertinence des mesures du climat de sécurité.
Une porte à nouveau enfoncée sur un domaine qui fait l’unanimité : on ne sait pas mesurer la sécurité du patient. Les idées derrières sont finalement assez peu innovantes.