Scott, B. S., Fahimi, J., & Mourad, M. (2023). Addressing the Emergency Department Crowding Crisis: Is Discharge by Noon Really the Answer ? Joint Commission Journal on Quality and Patient Safety, 49(4), 179-180.
Une analyse d’expert appuyée sur une revue de littérature de la surcharge des services d’urgence publique qui est un problème devenu considérable aux États-Unis comme dans le reste du monde occidental ; les patients viennent massivement consulter pour toute raison et de toute part.
C’est encore plus vrai aux États-Unis où les urgences publiques sont (quasi) gratuites et n’exigent pas d’assurance privée, et du coup drainent des patients de très loin vers le seul hôpital public du secteur. Sans surprise, il résulte de cette énorme surcharge un surrisque de mauvaise qualité et sécurité des soins.
Beaucoup de patients repartent d’ailleurs des urgences sans avoir vu personne, et ceux qui ont été vus sont souvent en attente pour un temps considérable du transfert dans un service ou de l’accès à des examens qui sont eux aussi saturés. Pour les patients qui nécessitent une hospitalisation, cette attente aux urgences se traduit par un séjour finalement plus long en moyenne à l’hôpital et un taux d’événements indésirables significativement plus élevé.
Les hôpitaux ont testé plusieurs solutions pour améliorer le fonctionnement : triage initial plus performant, visite rapide et sortie des patients les moins graves, augmentation du nombre de personnel, lits d’attentes tampons plus nombreux. Mais finalement, la plus grande difficulté reste justement ces lits tampons qui consomment le personnel des urgences pour leur surveillance en lieu et place de la capacité de réponse aux patients attendant d’être vus.
Du coup, la solution de cette surcharge se trouve d’abord dans l’hôpital, en libérant des lits chaque jour assez tôt, au plus tard à midi, et en nombre suffisant pour disposer d’un volant de lits dédiées aux entrées d’urgence du jour. Reste que cette solution se heurte dans la réalité à une solidarité modeste et au bon vouloir des services qui préfèrent parfois ruser pour garder des lits pour leurs patients programmés et ne pas libérer de lits pour des urgences qui les éloigneraient de leur spécialité première.
Une confirmation d'une situation quasi inextricable.