Diguisto, C., Saucedo, M., Kallianidis, A., Bloemenkamp, K., Bødker, B., Buoncristiano, M., ... & Deneux-Tharaux, C. (2022). Maternal mortality in eight European countries with enhanced surveillance systems: descriptive population based study. BMJ 2022; 379.
Les données de risque post-accouchement concernant 8 pays disposant d’un dispositif renforcé de surveillance des grossesses (France, Italie, Royaume-Uni, Danemark, Finlande, Pays Bas, Norvège, Slovaquie) ont été recueillies sur une période de 3 ans.
Au total, ces données recouvrent 297 835 naissances au Danemark, 301 169 en Finlande, 2 423 583 en France, 1 281 986 en Italie, 856 572 aux Pays bas, 2 261 090 au Royaume-Uni , 292 315 en Norvège, 283 930 en Slovaquie.
L’âge, les origines, la nationalité, sont notés pour chaque cas de mortalité observée dans les 42 jours suivant la naissance.
Seules la France et l’Italie disposent d’une surveillance étendue à 365 jours après accouchement.
La mortalité varie d’un facteur 4 entre pays de 2,7/100000 naissances en Norvège à 9,6/100000 au Royaume-Uni et 10,9 en Slovaquie.
L’âge est significativement associé au décès pour les plus jeunes (<20 ans) et les plus âgées des femmes (>40 ans).
Sauf en Norvège, l’effet d’appartenance à une minorité sociale ou immigrée est très important majorant le risque de décès de 50 % en moyenne.
Les maladies cardiovasculaires et les suicides viennent comme causes principales communes à tous les pays. D’autres causes apparaissent plus "pays dépendant" : Maladie thrombo-embolique au Royaume-Uni et Pays-bas, hypertension aux Pays-bas, embolie amniotique en France, hémorragie en Italie, AVC en Slovaquie.
Une analyse de risque qui montre encore des différences importantes selon les pays européens, et plus intéressant encore, des causes de problèmes différents selon les pays, sans doute témoins de défauts d’organisations spécifiques et culturelles.