Gillespie B., Chaboyer W., Wallis M., et al, Why isn’t ’time out’ being implemented? An exploratory study, Qual Saf Health Care 2010 19: 103-106
Le volume total des interventions dans le monde frôle les 234 millions. Les patients sont victimes d’un évènement indésirable dans 3 à 22% selon les études et la raison principale retrouvée de façon récurrente est le manque de communication entre professionnels, notamment au bloc.
La Check-list de l’OMS, reprise par de très nombreux pays, vise à combler ce risque en proposant aux professionnels une de partage orale de la situation, permettant un briefing collectif et un ultime contrôle avant incision, c’est le time out.
Mais est ce réalisé dans la pratique ??
Une (petite) étude Australienne réalisée en CHU à Sidney, basée sur 16 entretiens approfondis avec des médecins et des soignants du bloc, laisse dubitatif sur l’adoption par les professionnels de ce time out.
Ces professionnels disent ne pas faire, et justifient cet écart:
- par l’absence globale de cohérence entre l’imposition administrative de ces approches Qualité et les moyens mis à leur disposition pour réaliser ces tâches supplémentaires, notamment de check-list incluant le time out (notamment l’habituelle pression temporelle du programme qui voit les chirurgiens souvent passer d’une salle à l’autre en dernière minute, les absences de soignants, les incidents divers, la gestion des apprenants et des remplaçants au CHU, etc.),
- une réfractivité de base des chirurgiens à ces approches ; ils n’ont jamais été formés avec cette culture de briefing et de partage et se sont vus imposer ce time out sans l’avoir vraiment accepté (même si formellement le collège des chirurgiens l’a validé), …des attitudes qui ont conduit à une délégation quasi systématique de circonstance de toute la check-list aux cadres soignants.
Les extraits d’entretiens sont vraiment amusants à lire. Peu de pistes d’amélioration proposées en fin d’article