Davidoff, F., Improvement interventions are social treatments, not pills, Ann.int. Med, 2014, 526-27
Tout traitement, toute investigation (test, médicament) n’est réellement efficace que si appliqué au bon patient, bon moment, de la bonne façon, ce qui est loin d’être le cas habituel.
Les interventions médicales, avec des pilules ou d’autres solutions, peuvent améliorer la santé des patients, mais les interventions sociales ont souvent un pouvoir encore plus grand, et méritent tout autant sinon plus d’attention.
L’étude proposée dans le même numéro par Goldman montre qu’on peut utiliser strictement des méthodes (double aveugle, randomisation) pour évaluer les interventions sociales et organisationnelles. L’exemple pris est celui de l’évaluation d’une stratégie de standardisation d’information à la sortie des patients par les infirmières, suivie d’une stratégie de questionnement à j1 au téléphone censée réduire le taux de ré hospitalisation, et même de visites. Les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Les deux auteurs débattent alors de la limite de ces méthodes à haut niveaux de preuves quand on les applique à ce type d’intervention portant sur les attitudes et les organisations : on démontre souvent par les chiffres leur inefficacité, mais ces interventions nécessitent un retour sur investissement beaucoup plus lent, par des cycles d’apprentissages, pour lesquels les protocoles randomisés classiques sont trop limités ; on a des chiffres, mais on n’explique rien. L’analyse de l’échec apparent à court terme est ici la source de la réussite à moyen terme, mais cette compréhension de l’échec n’est pas incluse dans les méthodes classiques.
Un très bon édito (attention niveau anglais difficile).