Borton, C. Knott L., Difficult patients, @EMIS 2010
Revue de question très complète sur la gestion des patients difficiles. En anglais, ces patients difficiles s’appellent ‘heartsink’ ; tout est fait dans la construction de l’argumentaire pour montrer que ces patients ne sont pas une catégorie à part qui relèverait du pathologique, mais sont la production d’une CONSULTATION DIFFICILE résultant d’une interaction non maîtrisée entre trois pôles : le médecin, le système de santé et le patient lui même.
Les premiers travaux sur la question remontent aux années 70 (Groves, N Eng J Med, 78) ; il parlent de patients détestables (hateful patients) : trop dépendants, trop râleurs, trop hypochondriaques, trop autodestructeurs et non observant. Le pourcentage de patients concernés va selon les patientèles et les études de 1 à 15% (ressenti par le généraliste), ce qui veut dire un problème ressenti fréquemment dans tous les cabinets.
Les patients sont d’autant plus versés dans cette catégorie par le docteur qu’ils donnent l’impression de faire perdre du temps (et de l’efficacité) : nombre de symptômes et façon dirigiste de vouloir les faire traiter, etc.
Ces patients sont une source accrue d’erreurs. On décrit notamment le moins bon examen, évidemment encore plus patent quand il existe des problèmes d’hygiène.
Il faut savoir se poser les bonnes questions : pourquoi je réagis négativement à cette personne, et se regarder soi-même dans son comportement.
8 conseils : (1) Tenir un cahier de note de ses propres mauvais comportements avec des patients, (2) tenir une liste et des exemples de comportement des patients redoutés, (3) en parler avec les confrères, (4) fixer un rendez vous au patient pour aborder cette mauvaise relation, (5) soyez clair sur ce que vous attendez de l’autre et ce que le système ou votre personnalité exigera pour que la relation fonctionne, (6) si vous pensez être manipulé, dites le, (7) faites attention au comportement de toutes les personnes qui travaillent avec vous en contact avec ce patient difficile pour éviter des effets de contaminations et d’exagération, (8) si la situation devient trop difficile, proposez au patient d’aller vers un confrère, (9) rappelez vous de vos succès
Plus spécifiquement, quelques petits trucs :
Revue de question très complète et très bien actualisée sur le sujet de la relation médecin patient en médecine générale et sur les stratégies de gestion.