S’agissant d’intervention sur un animal en bonne santé, à des fins purement zootechniques et managériales, l’important reste l’information donnée sur le risque d’échec et aujourd’hui le contrôle conseillé de l’efficacité de l’intervention avant d’utiliser l’animal comme boute-en-train.
Dans un troupeau de vaches laitières Prim’Holstein, la reproduction est conduite en insémination artificielle et, pour faciliter la détection des vaches en chaleurs, un jeune taureau croisé holstein x bleu blanc belge est vasectomisé par le vétérinaire intervenant dans l’élevage.
Le taureau est opéré au printemps 2014 pour être utilisé au printemps suivant, c’est-à-dire un an plus tard, sur un lot de génisses.
L’intervention est effectuée selon la technique classiquement pratiquée par le praticien : chaque canal déférent est sectionné entre deux ligatures.
L’éleveur observe qu’à la fin de l’été 2015, vingt génisses sur quarante-deux n’ont pas été observées en chaleurs et, pour les provoquer, elles reçoivent une injection de prostaglandines qui entraîne… leur avortement.
Preuve est ainsi apportée que le taureau vasectomisé est resté fertile. Confirmation en est faite par la réalisation d’un spermogramme.
La responsabilité civile du vétérinaire est engagée et l’éleveur est indemnisé.
L’événement est manifestement indésirable et grave (EIG), notamment par ses répercussions économiques pour l’éleveur, par l’impact psychologique sur le praticien.
Remerciements à mon confrère, le Dr Vre Nicolas ROCH, pour ses conseils avisés. |