Madame F., 54 ans, présente une crise comitiale en fin de journée, lors du trajet travail-domicile, dans le bus qui la ramène à proximité de son logement. Elle est confiée au service d’urgences de proximité, amenée par les sapeurs-pompiers.
Cette malade demande une indemnisation dans le cadre d’une procédure civile car bien que les suites du traitement chirurgical de la tumeur intracrânienne aient été simples sans aucune séquelle neurologique, la patiente a subi un grave préjudice :
- plusieurs interventions chirurgicales de chirurgie plastique et reconstructrice et d’orthopédie,
- une prolongation d’hospitalisation lors de son premier séjour,
- plusieurs autres séjours en lien avec les reprises chirurgicales,
La méthode ALARM, recommandée par la Haute Autorité de Santé, est retenue.
• Causes immédiates
Erreur de voie d’administration d’un médicament d’anesthésie : provoquant des séquelles graves, nécessitant plusieurs interventions chirurgicales.
• Barrière de récupération et d’atténuation : Barrière qui a arrêté l’incident :
o C’est la plainte de la patiente qui a exprimé une douleur au niveau du membre supérieur qui a arrêté l’injection en cours. Elle n’a pas eu toute la dose de Penthothal*.
• Barrières qui n’ont pas fonctionné :
o Pas d’étiquetage des différentes voies d’administration : dans le cas présent, la patiente était porteuse d’une voie veineuse périphérique, d’une voie veineuse centrale et d’une voie artérielle. Aucune étiquette, avec code couleur, n’était en place pour identifier les différentes voies d’abord.
L’analyse de cette situation a conduit les professionnels à réfléchir sur les points suivants :
- la rédaction d’un protocole, pour corriger ce type d’accident, est réalisée,
- l’achat des étiquettes pour identifier les différentes voies d’abord est acté par la Direction Générale.
- l’identification des voies d‘abord est décidée dès que 2 voies d’abord différentes sont posées aux patients.
- En revanche, cette thématique n’est pas inscrite dans les actions de formation de simulation en santé, car la probabilité de survenue est très faible, et l’identification des voies d’abord doit permettre d’éviter un nouvel accident.
Les conséquences pour cette femme jeune sont très importantes sur sa vie au quotidien, même si cet accident n’a pas impacté son pronostic vital. L’utilisation de la main Gauche est fortement dégradée pour cette droitière, ainsi que les impacts esthétiques qui sont majeurs.
Les fondamentaux de sécurité des soins ne doivent jamais être minimisés ou oubliés.
Dans tout système complexe, où plusieurs métiers différents interviennent pour une même finalité, le respect des prérogatives de chacun est essentiel pour maintenir un niveau de sécurité optimal. Aucun métier n’est plus important qu’un autre. Ce respect des compétences de chacun permet un fonctionnement avec plus de sérénité.