La sécurité des soins au patient est un enjeu majeur du système de santé. Cette notion renvoie aux axes d’amélioration des pratiques et de la dimension organisationnelle du système afin de réduire les risques évitables associés aux soins et aux pratiques dans les établissements de santé. Pour permettre cette gestion du risque pour le patient (EIAS, EIG, near-miss), les organismes de santé ont mis en place un protocole de déclaration et suivi des incidents ainsi que des recommandations touchant les milieux hospitalier et libéral.
Cette fiche a pour objectif de partager des notions de base pour aborder collectivement la sécurité des soins.
Elle complète les fiches méthodes 300 (« Concepts clés en démarche d'amélioration de la qualité des soins »), 320 (« Approche dite « produit-système » ») et reprend pour l'essentiel la fiche 1 du guide HAS « Mettre en œuvre la gestion des risques associés aux soins. Des concepts à la pratique. » Mars 2012 (pages 69-72).
Le risque est défini comme l’exposition, souhaitée ou non, à un danger (une falaise est un danger, la grimper est un risque). On peut distinguer quatre situations :
Le risque n’est pas seulement une donnée objective. C’est aussi une construction sociale pouvant expliquer une perception et une acceptabilité non uniforme au sein des professionnels de santé, des patients, du public et des médias. L’acceptabilité du risque suppose donc la prise en compte de trois niveaux : la société, les professionnels, les patients.
La gestion des risques comporte toujours des aspects positifs (performance accrue pour le patient, le médecin et/ou l’institution) et des aspects négatifs (le dysfonctionnement vécu comme un échec avec ses éventuels effets délétères).
La prise de risque est indissociable de l’activité humaine, de celle d’un établissement de santé en particulier. La démarche de gestion des risques vise donc à concilier la prise de risque avec la maîtrise des dangers qui l’accompagnent. Elle repose sur la connaissance des risques, sur l’élimination de certains d'entre eux, sur la prévention et la protection vis-à-vis des risques à prendre pour la prise en charge des patients.
La gestion des risques fait appel à une terminologie propre (en sachant l’existence de plusieurs terminologies). Quelques termes sont proposés ici, destinés à introduire des développements à venir, ici et au sein d'autres fiches méthodes.
Le modèle du « fromage suisse » développé par J. Reason offre un cadre simple à la gestion systémique des risques. L'idée générale est qu'un système complexe met en jeu beaucoup d'acteurs et de ressources, chacun d'eux ayant des faiblesses mais aussi des forces en matière de sécurité. La sécurité globale du système consiste à empiler ces plaques d'acteurs de sorte que les faiblesses ne s'alignent pas, mais au contraire soient bloquées par les points de sécurité et n'impactent pas le patient. Ce modèle distingue trois types de plaques :
A noter : les plaques successives d'une analyse en profondeur (patient, tâche, opérateur, équipe, conditions de travail, organisation, contexte institutionnel) constituent la structure d'analyse d'un événement indésirable par la méthode ALARM (fiche méthode 431).
Le flux d'erreurs par être humain est considérable. On ne peut réduire le flux d'erreurs d'un être humain qui travaille. Mais :
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