Evans, M. L., Lindauer, M., & Farrell, M. E. (2020). A pandemic within a pandemic—Intimate partner violence during Covid-19. New England journal of medicine, 383(24), 2302-2304.
Les violences conjugales ont fortement augmenté aux États-Unis avec le confinement et la crise sociale. Presque plus inquiétant, les numéros d’appel de signalement de violence et de détresse ont vu leur fréquence baisser de plus de 50 %, par un effet de peur et d’impossibilité d’appeler en présence du conjoint.
Les vrais chiffres issus d’enquêtes sociales disent que 1 femme sur 4 et 1 homme sur 10 ont été victimes de violences conjugales pendant le Covid. La forme de ces violences est multiple : physique, psychologique, sexuelle. Elles affectent toutes les classes sociales, tous les âges, toutes régions et toutes les religions, mais elles sont plus fréquentes encore dans les communautés pauvres, les chômeurs (en très grand nombre dans cette pandémie), les immigrants, et s’aggravent avec le contexte de crise, avec en plus une fracture numérique et un manque d’accès Internet chez ces personnes. Cette crise a diminué fortement les possibilités d’hébergements alternatifs. La présence des enfants à la maison a ajouté du stress.
En période Covid, la prévention s’est avérée encore plus défaillante, du signalement jusqu’à l’intervention de travailleurs sociaux. La forte défiance envers la police des populations noires a ajouté encore à ce défaut de prévention.
Les médecins ont un rôle important à jouer dans la mesure où ils sont les seuls souvent à pouvoir examiner, prouver les faits, les dénoncer et aider en connectant les patients aux services sociaux. Mais même cette solution s’est trouvée dégradée par le report de très nombreuses consultations de suivi, dites non urgentes en période de pandémie.
Des efforts sont proposés par les communautés pour donner accès à Internet, accéder aux consultations de télémédecine. Il faut aussi que les médecins se forment à dépister ce type de problème, notamment à dépister des partenaires dangereux pendant les téléconsultations, des e-mails sécurisés peuvent être fournis aux patients en danger dès qu’un dépistage positif est réalisé.
Confirmation du risque psychosocial associé au confinement.